UNE AVENTURE TERRIBLE !!!!

Et oui, en avril c'est permil!!!

Envie de vacances, de mer, de repos, de silence, de calme, de quietude, retrouver un sentiment de sécurité et de liberté! Enfin je vais arrêter là, vous avez compris l'atmosphère non? En gros sortir de mon quotidien de portoprincienne!

Aller autant vous dire tout de suite, le pari a été réussi!

Premier jour, départ prévu à 9h pour le sud du pays, Abacou, tout près de la ville des Cayes. Bon, on est parti à 11h... Mais comme dirait notre ami Bruno Salomone "pas de violence, c'est les vacances".

Premier arrêt, petite plage, un peu de lambi boukane (ce fameux coquillage cuit au feu de bois)

Ajoutez-y une petite ambiance musicale proposée par les "rara". Les Rara, c'est quelques musiciens de rue avec des instruments improbables déambulant dans les rues et profitant des quelques dons des badauds.

Aller, je ne vais vous raconter toutes mes vacances (mêmes si elles ont été génialissime!!!) mais plutôt de quelques anecdotes pour vous aider à comprendre une partie de la vie haïtienne.

Une de nos destination, l'île à Vaches (c'était une des îles de pirates). Bon, on avait juste l'impression d'être dans le plus beau livre de photos sur les Caraïbes... Avec des plages pour nous seules... Nous permettant de monter discrèteent dans les bateaux en bois des pêcheurs, pour se faire bercer au rythme des vagues. Quelques locaux nous vendant des noix de coco, des cacahuetes pimentées grillées... Le vrai paradis en fait!

Mais revenons aux anecdotes promises.

Pour y aller, nous avons utilisé les "transports en commun" comme les locaux et non les privés pour les vacanciers... Donc, imaginez deux petites blanches dans les barques à moteurs bondées par les habitants de l'île à Vaches.

Pour cela, trois passages obligés:

- monter sur le dos d'un haïtien qui vous pose dans la première barque à rame (5 mètres)

- passer de la barque à rame à celle à moteur (10 mètres)

- traverser la mer pendant quelques kilomètres dans une petite embarcation à moteur ( les vagues au retour ont été un vrai challenge!)

Maintenant, allons dans le détail...

Après avoir été portée à dos d'homme, posée dans le bateau, celui-ci demande un "ti kob" (en gros un peu d'argent). Nous le payons et découvrons que cette requête n'est pas faite aux habitués du coin. Ok, 1 à 0, les blanches se sont faites avoir! Mais nous n'avions pas dis notre dernier mot...

2ème challenge: première embarcation. Naïves, nous payons les 250 gourdes (monnaie locale) pour la traversée. Je donne mon billet de 500 (oui, ça fait riche hein!), voit un des gars qui murmure en rigolant et puis met le billet dans sa poche. Ah non, pas 2 fois! Je monte le ton et demande ma monnaie. Commence alors quelques échanges houleux (jusque là, rien d'anormal en Haïti), les passagers s'en mêlent (toujours rien d'anormal) et le gars revient vers moi, me signifiant que c'est 50 gourdes avec lui et 250 pour le bateau moteur. Bon dieu, première victoire!

3ème challenge: rebelotte! Le second gars, du bateau moteur, cette fois, récupère le billet de 500 gdes et le met dans sa poche. Dépitée, j'explose de rire et lui fait bien comprendre que là; ça suffit. A son tour, il rit, me le rend et l'ambiance reste assez cool. Et oui, "Haïti chérie", c'est le jeu! Tout blanc est une potentiel victime à arnaquer. A partir du moment où tu le prends comme un jeu, tu vas même te faire des potes et passer un bon moment s'il n'a pas réussi. Il n'y a pas de gène, et c'est sans rancune. Il faut savoir que tout haïtien rit facilement de tout mais surtout de lui!

Revenons à notre porteur. Le lendemain, c'est le retour, un gars à la sortie du bateau à rame nous propose de nous porter, mais déjà, je vois accourir notre porteur que je me fais un plaisir d'attendre. Petit saut sur la terre ferme et comme prévu notre porteur demande un "ti kob".

- A mais non, on s'est mal compris, hier j'ai payé pour l'aller-retour!

Et là, tout le monde explose de rire, voyant qu'il s'est fait avoir... A malin, malin et demi!

Voilà l'ambiance haïtienne, montrez que vous connaissez le pays, prenez-vous au jeu et profiter de l'ambiance!

Aller, une deuxième anecdote, histoire d'essayer de cerner la mentalité des provinciaux du sud.

On décide de partir pour une balade de 6 heures de marche pour arriver à Port-Salut, où la plage est très réputée. Sur le trajet, nous traversons quelques hameaux. Autant dire que les propositions de mariage vont bon train, celles de nous faire des enfants encore plus... sans oublier que les demande de "ti kob et ti kado" sont inombrables. Arrive, le moment où j'aperçois de loin, un homme faisant le signe de "grangou" (donc, qu'il veut de l'argent car il est affamé). Bon, c'est vrai que commençant à perdre un peu patience face à toutes ces sollicitations, je décide de me prendre à leur jeu. Je réponds:

- on n'a pas d'argent, regardez nous devons aller à Port-Salut à pieds! (euh... c'est un gentil mensonge non?)

6 heures de marche pour le plaisir est une chose totalement improbable pour un haïtien. Il ne nous remet donc pas un seul instant en question et est totalement outré. Il alpague un ami moto-taxi et nous dit qu'il va payer pour nous répétant que ce n'est pas possible. Il nous faut ensuite, insister et lui dire que c'est un plaisir pour nous de nous balader; qu'il n'a pas à payer!!!

Par la suite, aux Cayes, à la ville, nous faisons la connaissance d'un chouette gars qui travaille dans un hotel plutôt cher... Nous lui expliquons notre situation précaire de volontaires... Il nous guidera dans toute la ville durant la soirée pour nous faire visiter, nous trouver un hotel chouette et pas cher, puis un resto dans la même veine pour manger le meilleur "pwason boukane" du pays (poisson cuit au feu de bois). Et tout ça, sans rien attendre.

Voilà, voilà, quelque une des petites pépites de bonheurs que nous avons rencontrés durant notre périple...

J'ai adoré!